Vivre Ensemble, deux mots simples, mais qui, mis bout à bout, peuvent avoir des sens différents… Vraisemblablement, le vivre-ensemble de Paul-Olivier Delannois n’est pas celui des punks à chiens.
Vivre ensemble : s’accorder mutuellement le droit d’occuper l’espace commun, ça nous semble un minimum. Mais pour certains, c’est déjà trop.
A un autre niveau, dans l’univers des impôts, l’univers des services publics, de l’état chargé d’organiser la solidarité, vivre ensemble c’est contribuer à l’impôt. Et à ce niveau-là, certains ne jouent pas le jeu du vivre ensemble : les grandes entreprises et les grands fortunés, qui réunis, privent l’état, nous dans l’état actuel des choses, de 12 milliards de recettes fiscales.
On n’utilise plus tellement le mot “convivialité”. Pour parler de la rencontre des ateliers, qui s’est tenue le 28 mai, c’est ce mot là qui nous vient en premier. Nous y avons vu des groupes qui ne se connaissaient pas et qui se sont découverts, au travers de leurs productions artistiques, en étant tour à tour public et acteur, et plus simplement au travers d’une conversation, d’une tasse de café, d’une tartine faite du pain de l’un et du fromage de l’autre…
La convivialité, mot bisounours, a un coeur anticapitaliste avec Ivan Illitch. Au delà du sens commun du mot, lié à une ambiance, un état d’esprit partagé, il imagine la notion d’outil convivial.
Typiquement, la machine industrielle ou administrative qui transforme le travailleur en pousse-bouton n’est pas conviviale. L’outil convivial reste au service de celui qui s’en sert. Sont libres les travailleurs qui produisent quelque chose directement, avec des outils, de leurs propres forces créatrices, avec leurs savoirs, et l’intelligence de leurs mains.
La caisse de solidarité qui permet aux chômeurs de passer les périodes difficiles, peut être conviviale.
Mais que dire du système actuel de chômage ? Convivial ? Qui convoque, qui contrôle, qui sanctionne, qui exige des preuves de candidatures, tout en admettant qu’il n’y a pas d’emplois pour tous les chômeurs.
… Revenons à l’atelier de théâtre-action, plus convivial que l’ONEM ou que les caméras de surveillance…
Créer ensemble, partager le plaisir de créer. Les forces créatrices des uns et des autres s’y complètent, avec le regard attentif et bienveillant du comédien - animateur, qui entretient la convivialité, organise l’esthétique de l’ensemble, la place de chacun, la justesse du propos.
Voilà pourquoi, malgré les obligations administratives liées à la subsidiation, pas toujours conviviale, nous poursuivons, sourire au bec, et haut les fesses !