En 1993, j’avais 6 ou 7 ans. Mes parents désireux que je m’ouvre, que je me dégourdisse, que je m’exprime, m’inscrivent à un atelier du Croqu’. Quelle bonne idée ! L’ambiance y était excellente. Les méthodes élitistes et conventionnelles d’un conservatoire ne m’avaient pas beaucoup réussi. Avec Rita, Isabelle et les autres nous nous amusions toujours ! Chaque séance était différente, et même nous n’avions pas toujours l’impression de faire du théâtre.
J’étais un enfant assez singulier et un peu solitaire mais il y avait de la place pour tous. Nous nous réunissions le mercredi au Foyer Culturel d’Antoing. Quand il faisait trop beau pour rester encore enfermés, c’était dans la nature que nous inventions nos sketchs. Que d’explorations et d’aventures !
Quand l’été arrivait, les bouquins et les cartables au feu, c’était le moment du Camp et de la Tournée ! Les colonies, les camps scouts, c’était pour moi l’angoisse suprême, une véritable tannée, le camp du Croquemitaine me laisse le souvenir de gaudriole et de liberté ! Sans contrainte, nous y faisions énormément d’activités et bien-sûr du théâtre ! Nous y préparions un spectacle que nous allions jouer pour les enfants des centres de plaine de jeux parfois gérés au sifflet par leurs moniteurs. Je suis sûr que pas mal d’entre eux nous auraient suivi sans hésitation… C’était la Tournée !
Avec le recul, je me suis dit qu’avec Isabelle et Rita, c’était révolutionnaire. Dans un respect mutuel, chacun était celui qu’il avait envie d’être et prenait la place qu’il avait envie de prendre. J’y appris que l’humour permettait de dire beaucoup de choses. C’était l’apprentissage du burlesque ! Les thèmes évoqués nous faisaient réfléchir par nous-mêmes, sur nous-mêmes et sur le monde des injustices, des vanités, de la bêtise humaine ! Nous, les petits qu’on n’écoute jamais, on donnait notre opinion, on prenait même position.
Les études secondaires et une passion tardive pour la musique m’ont éloigné du Croquemitaine. Mais le goût du théâtre ne me quitte jamais ! J’ai réessayé d’autres groupes de théâtre sans jamais retrouver la douce folie de nos ateliers d’enfants.
Puis je croise Isabelle, les vieux souvenirs resurgissent. Elle fait toujours partie de la compagnie. Sa motivation, son énergie me donnent envie de me réinvestir dans le Croquemitaine ! En février, je rentre dans l’atelier Théâtre-Danse et retrouve « l’esprit Croqu’ ». J’ai également décidé de mettre mes acquis de musicien/compositeur au service d’un nouveau projet Croquemitaine : Fanfare-théâtre ! J’en profite pour faire la publicité : vous êtes tous les bienvenus que vous soyez musicien ou pas, on s’adapte à votre niveau pour que vous puissiez jouer et progresser à votre aise !