KBC, groupe belge de banque et assurance, a créé un produit financier indexé sur le cours de certaines matières premières alimentaires, telles que le cacao, le café, le sucre, le blé, le maïs et le soja. Or, on assiste aujourd’hui à une flambée des prix de ces produits, dont la première conséquence est le retour à grande échelle de la famine, provoquant dans plusieurs pays dominés de véritables « émeutes de la faim ». Ce qui est une catastrophe sociale et humanitaire pour des millions d’êtres humains est apparemment un bienfait pour les spéculateurs. Pour attirer les investissements, KBC n’hésite à pas à la vanter en termes explicites et répugnants. « Tirez avantage de la hausse du prix des denrées alimentaires ! » : tel est le slogan qui a accompagné le lancement de ce produit financier.
Pour convaincre les spéculateurs – auxquels on promet un retour sur investissement de 14 % – le groupe ne lésine pas et n’hésite pas à présenter « l’énorme accroissement de la population », « la pénurie d’eau et de terres agricoles exploitables », ainsi que « les changements climatiques » débouchant sur « une pénurie de produits alimentaires et une hausse du prix des denrées alimentaires » comme autant « d’opportunités » ! Un exemple – d’ailleurs promis à un grand avenir puisque plus d’une centaine de produits financiers analogues ont été lancés – qui en dit plus sur la vérité profonde du système que bien des discours creux sur le capitalisme éthique et citoyen…
Un article relevé sur Rouge