La Grèce retrouve sa liberté, l’économie reprend, le chômage baisse : voilà le message diffusé par les et les dirigeants européens, le 20 août dernier, à l’occasion de la fin du 3ème Mémorandum, cet ensemble « d’ajustements structurels » imposés par le FMI, la Banque Mondiale et la Banque Centrale européenne.
En langage non crypté, ajustement structurel signifie : voler le peuple grec et donner l’argent aux banques privées, à la BCE, au FMI et aux Etats dominants de la zone euro. Depuis 2010, les institutions de santé publique ont été systématiquement démantelées. Plus d’argent pour la santé, priorité au remboursement des dettes. La majorité du peuple grec souffre d’une dégradation des conditions de vie. Le taux de mortalité infantile a fortement augmenté depuis 2010, de même le taux de mortalité chez les personnes âgées. Le taux de suicide a triplé. Les salaires, pensions, allocations ont été drastiquement rabotés, le taux de chômage a grimpé, les jeunes diplômés s’expatrient, le parti d’extrême droite, Aube Dorée, se nourrit de cette misère, il gonfle ses rangs.
Les gouvernements grecs successifs ont abandonné aux créanciers la politique du pays. Et malgré la fin du 3ème Mémorandum, la Grèce reste bien sous tutelle des créanciers, elle doit dégager un surplus budgétaire de 3,5%. Cela signifie la poursuite des réductions des dépenses publiques dans le domaine social.
La Grèce continue de rembourser des montants considérables à la BCE, au FMI, aux créanciers privés, cela au détriment des besoins de sa population. Cette dette est-elle légitime ? Est-ce le peuple grec qui a contracté cette dette ?
Pour en savoir plus :
Les protagonistes sont nombreux dans cette histoire, et la clarté des déclarations politiques n’est pas toujours au rendez vous… Aurait-il pu en être autrement ? Lorsque la commission pour la vérité sur la dette grecque, co-dirigée par Eric Toussaint, a rendu ses travaux au premier gouvernement de Tsipras, il avait alors choisi, au grand dam de l’aile gauche de Syriza, le classement vertical : la corbeille. Depuis un an, le Croquemitaine participe aux côtés du CADTM et de ZinTV à la réalisation de capsules vidéos qui permettent de résumer, dans les grandes lignes, les conclusions de la commission d’enquête, et plus précisément le rôle joué par les différents créanciers de la Grèce. La 4ème capsule concerne le FMI : les voix sont enregistrées, le travail de dessin et d’animation est en cours. En attendant, retrouvez les 3 premiers épisodes sur notre site internet : les états de la zone euro, les banques privées, et la banque centrale européenne.
Enregistré lors des rencontres d’été du CADTM, le 8 septembre 2018 à La Marlagne